Zone de turbulences économiques : attachez vos ceintures …
A l’occasion du CSEC du 28/09/2022, l’entreprise a présenté les mesures qu’elle prend pour traverser la zone de turbulences économiques dans laquelle est entrée le monde.
Plusieurs éléments se combinent pour créer cette situation de crise : inflation post crise du COVID, mesures des banques centrales pour la réduire, crise énergétique en Europe liée à l’agression de l’Ukraine par la Russie.
Ces mesures concernent plusieurs aspects de la vie des salariés : réductions d’activité, mesures de sobriété énergétique, mesures en faveur du pouvoir d’achat, sécurité des approvisionnements. Nous allons les détailler.
Réductions d’activité :
Elles sont présentées comme conséquence d’une baisse des ventes sell-in (vente aux distributeurs) en tourisme et PL, alors que les ventes sell-out (ventes aux clients utilisateurs) ne sont, à ce stade, pas affectées. La CFDT a demandé un éclairage sur la politique de prix en PL : quelles pertes de parts de marché liées à un différentiel de niveau d’augmentation des prix entre Michelin et ses concurrents ?
Toutes les usines sont concernées, à l’exception de Bourges, Roanne (partie C3M), Troyes, Cataroux et Les Gravanches. L’usine la plus impactée est Cholet.
L’entreprise a indiqué qu’elle rechercherait à éviter autant que possible le recours à l’activité partielle. Dans cette optique, elle fait appel à des volontaires pour renforcer les sites non impactés : environ 70 postes sur base de volontariat, avec indemnités renforcées selon la durée (prime de 45€/semaine si durée inférieure à 2 mois, 2000€ pour 2 à 6 mois, 3000€ supplémentaires si supérieure à 6 mois). La CFDT soutient ces mesures et se tient prête à discuter des conditions d’indemnisation si un recours à l’activité partielle devait malgré tout s’avérer nécessaire (en l’état indemnisation à 60% du brut, soit environ 72% du salaire net).
Mesures de sobriété énergétique :
L’entreprise va mettre en œuvre les mesures accessibles pour contribuer à l’atteinte de l’objectif national (réduction de la consommation de gaz et d’électricité de 10% pendant 2 ans).
En particulier, l’entreprise appliquera les consignes de température suivantes :
– Industrie : consigne de chauffage 19°C (ou 17°C si effort physique) et 14°C dans les zones de stockage.
– Tertiaire = consigne de chauffage 19°C, climatisation à 26°C. La CFDT a demandé que des dispositions particulières soient appliquées pour les salariés dont le poste de travail est positionné à proximité de zones froides comme les fenêtres.
Risque d’approvisionnement en gaz et électricité :
L’entreprise considère qu’il n’y a aucune alerte à ce stade. En cas de pénurie de gaz, les chaudières de plusieurs sites peuvent passer du gaz au fioul.
La CFDT attend la réponse à 3 questions : quelles usines seraient considérées comme prioritaires à délester du réseau électrique en cas de pic de consommation ? Quel pourrait être l’impact sur nos approvisionnements de mesures de délestage chez nos fournisseurs ? Est-il envisagé, comme en Allemagne, de décaler les horaires de travail pour étaler les pics de consommation ?
Mesures en faveur du pouvoir d’achat :
La loi portant sur les mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat du 16 août 2022 prévoit plusieurs volets impliquant la relation entre l’entreprise et ses salariés :
– Le plafond de la prime PEPA (ex (prime Macron) est porté à 6000€. La CFDT, à l’instar d’autres organisations syndicales a demandé à l’entreprise quelle serait sa position : elle considère qu’elle a fait des augmentations de salaire complémentaires en juillet et n’entend pas verser de prime PEPA.
– Monétisation des JDR (la mesure ne s’applique pas aux forfaits jours). La mesure sera appliquée individuellement, sur demande du salarié avant le 31/12/2022.
– Déblocage de l’épargne salariale : cette mesure a déjà fait l’objet d’une communication.
– Forfait mobilité durable : ce volet fera partie d’une future négociation, à venir en 2023.
Denis Paccard, élu CSEC