Télétravail : enfer ou paradis ?

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A la sortie de la crise du Covid, le télétravail, qui était déjà bien implanté, est devenu un mode de travail structurel dans les domaines tertiaires. Les salariés et même les managers y trouvent généralement un équilibre satisfaisant. Mais nombre de dirigeants d’entreprise voient un risque pour la cohésion même de leur société.

La renégociation de l’accord télétravail en vigueur chez Michelin va avoir lieu à partir de fin octobre. L’occasion pour la direction de remettre en cause certains principes ? Au nom de la diminution de la collaboration et de la communication entre les équipes, qui affecterait la productivité. Voire la culture d’entreprise.

La Cfdt se prépare à cette échéance et va, comme elle en a l’habitude, aborder la question avec pragmatisme et pratique. Elle connait bien les limites du télétravail pour les individus : Troubles Musculosquelettiques pour cause de mauvaise ergonomie du poste de travail, Risques Psycho Sociaux liés à l’isolement, surcharge de travail, avec des horaires flous et une difficulté à séparer vie professionnelle et personnelle…

Mais elle a pu mesurer une réelle amélioration de la qualité de vie des salariés. Pour nombre d’entre eux, habitant de plus en plus loin de leur lieu de travail, il est possible d’économiser temps et argent en ne se déplaçant plus tous les jours. Sans parler du stress lié aux embouteillages et du CO2 émis dans l’atmosphère. Dommage que nos collègues des usines ne puissent généralement bénéficier, au moins occasionnellement, du télétravail. 

Notons enfin que l’entreprise se fait l’avocat du diable puisqu’elle-même utilise le télétravail pour généraliser l’Active Office et ainsi réduire son empreinte immobilière. Elle le met aussi en avant lorsqu’il s’agit d’attirer de nouveaux talents.

Des progrès sont toujours possibles mais dans un esprit gagnant-gagnant entre salariés et entreprise. La Cfdt s’attachera à maintenir les grandes lignes d’un un accord qui a apporté des degrés de liberté aux équipes, tout en travaillant constructivement à la meilleure flexibilité possible.

Christophe Le Roux, élu CSE Cermont, CSEC et Comité Groupe France.

Un commentaire

  1. N’oublions pas les personnes dont le domicile est très loin du lieu de travail et dont l’équilibre exploserait avec moins de télétravail – obligeant soit à déménager pour être plus proche du bureau soit à trouver un autre employeur. N’oublions pas aussi que d’autres employeurs dans le tertiaire permettent du télétravail à 100% et que Michelin avec une renégociation à la baisse, serait moins compétitif. N’oublions pas que quand Michelin délocalise les services tertiaires à Bucarest ou en Inde, cette question de la proximité et de la culture d’entreprise, ne lui pose guère de problème – tant que cela permet de réduire les coûts.
    Pour motiver les troupes et travailler sur le collectif, on peut effectivement le faire selon la culture basique du management à la française, obliger les gens à venir davantage, on peut également travailler sur le management, les valeurs, les comportements pour que les personnes sentent un vrai apport à la présence sur site et y viennent d’eux-mêmes…

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