Santé aux Brevets : les arrêts de travail continuent !

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Les élus CFDT s’interrogent sur la recrudescence d’arrêts de travail suite à des « épuisements professionnels », notamment dans le service des brevets à Ladoux. La loi est claire sur le sujet, l’entreprise doit prendre des mesures adéquates pour protéger la santé de ses salariés, y compris leur santé mentale.

Que dit le code du travail   concernant la santé mentale des salariés ?

L’article L. 4121-1 du code du travailénonce clairement que l’employeur doit prendre « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent :

1° Des actions de prévention des risques professionnels ;

2° Des actions d’information et de formation ;

3° La mise en place d’une organisation et de moyens adaptés. L’employeur veille à l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l’amélioration des situations existantes. »

Pour répondre en partie aux obligations légales, Michelin a mis en place une veille RPS censée prévenir en amont les risques. Cette veille ne peut être efficace que si elle est prise en compte suffisamment tôt dans le processus et si des moyens correspondants au diagnostic posé sont mis en place. Dans le cas des ingénieurs brevets de Ladoux, voilà maintenant deux ans que la commission RPS a été alertée par les élus Cfdt à la suite d’un premier arrêt de travail (AT), une enquête « mon manager » avec un résultat de 50/100 et une équipe exprimant clairement son malaise devant leurs collègues à la pause-café. Les salariés remontent un management au comportement inadapté, neuf mois après le démarrage de cette enquête, dans la même sous équipe, 2 AT supplémentaires puis une enquête « mon manager » à 34/100… Dans quelle autre équipe de Ladoux, accepterait-on une telle situation ? 18 mois après l’alerte (soit 18 mois de souffrance pour les salariés…), à la suite d’un arrêt supplémentaire, la veille RPS est enfin prise au sérieux, une écoute collective interne est déclenchée, et l’intervention d’un coach externe permet des écoutes individuelles et un premier diagnostic dans lequel le problème managérial de l’équipe est, entre autres, très largement remonté.

En un an plusieurs ingénieurs  ont quitté le service. Quand on  connait les difficultés de recrutement  et le temps de formation en interne (5 ans minimum), on mesure le gâchis pour l’entreprise.

Fin de l’histoire ? Hélas non. Malheureusement pour le service, le traitement RPS n’a pas pour l’instant démontré son efficacité. A une équipe en sous-effectif, maltraitée depuis trop longtemps et donc très fatiguée psychiquement, on demande non seulement de  maintenir les objectifs initiaux, mais en plus de s’investir dans une refondation du service, et toujours dans  cette même ambiance délétère. Les moyens mis en œuvre mettent surtout l’accent sur la réorganisation des processus alors que les problèmes de management ne sont pas traités. Et, en toute logique le résultat n’est pas là : les AT continuent …

La Cfdt ne remet pas en cause le bienfondé de la veille RPS qui fait aujourd’hui de son mieux avec les moyens dont elle dispose. Mais six personnes sur 20 en AT depuis 2 ans et d’autres AT qui arrivent , pour la Cfdt, la coupe est pleine ! Elle appelle publiquement l’entreprise à prendre des décisions efficaces et à écouter les salariés. Aucun service n’est au-dessus des lois. Il faut enfin respecter le code du travail dans son article L4121-1 sur la santé des salariés.

Les élus Cfdt


Un commentaire

  1. Bonjour
    Merci d’alerter et d’être aux côtés de l’équipe qui doit être à bout !
    C’est une situation qui perdure et la faute inexcusable de l’employeur si un malheur devait arriver serait probablement reconnue. L’entreprise semble chercher à monter qu’elle agit mais les actions concrètes ne semblent pas être mise en œuvre ou tout du moins porter leurs fruits. Les hiérarchiques premier niveau ont déjà dû avoir été évincés mais les N+2 doivent être probablement cadres groupe pour être protégés de la sorte ? Le comité de direction de Michelin qui gère la ligne éthique RPS est juge et partie potentiellement dans cette histoire…. N’y a t il pas conflit d’intérêt ?
    Une idée, Michelin qui est si attaché à son image penserait quoi si un article dans la montagne Les Échos ou autre média, réseau sociaux était publié ? Espérons qu’aucune de ses personnes ne sombrent trop. Courage à elles.

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