Salaires 2023 : Un gout d’inachevé !
La Cfdt ne sera pas signataire de l’accord salarial au vu des propositions de l’entreprise – ce qui n’empêchera cette dernière d’appliquer ce qu’elle veut, la NAO (Négociation Anuelle Obligatoire) n’ayant d’obligatoire que sa tenue, pas sa conclusion positive.
- 4,8 % pour agents et collaborateurs
– Avec une augmentation générale de 3,95% une augmentation individuelle de 0,70% et 0,15 % de cours d’année pour les agents
– Avec une augmentation générale de 2,65% AG et une AI de 1,4% et un cours d’année de 0,75% pour les collaborateurs - Pour les cadres une Augmentation Individuelle de 5% dont 0,9% pour le cours d’année.
- Prime de partage de la valeur à 700 euros pour les salaires inférieurs à 50 000€ brut par an.
La Cfdt est déçue de ces annonces qui sont en dessous de nos revendications et n’atteignent pas le montant de l’inflation.
De plus la Cfdt ne comprend pourquoi toutes les catégories n’auraient pas le même pourcentage d’augmentation, ce qui aurait été perçu comme équitable par tous les salariés.
L’inflation prise en compte à 6 % par l’entreprise est loin de l’inflation subie par les salariés en particulier les plus faibles dont plus de 60 % du budget est composé de postes de dépense comme alimentation et énergie qui approchent ou dépassent les 15 % d’inflation. Michelin aurait selon nous les moyens de suivre de plus près le niveau de l’inflation car elle a su répercuter les augmentations de l’ensemble de ses coûts sur ses prix de vente durant l’année 2022 . Est-ce une volonté politique de ne pas atteindre le niveau d’inflation pour les salaires?
Nous notons toutefois quelques points qui méritent d’être soulignés, comme le fait que l’entreprise ait répondu favorablement à la demande de prime ‘Macron’ pour les premiers niveaux de rémunération, ou encore l’ouverture d’un groupe de travail pour refondre la Rémunération Variable Agent , aujourd’hui non satisfaisante.
La clause de revoyure est aussi comme en 2022 importante car elle permettra à la Cfdt de redemander en cours d’année une négociation salaire si nécessaire.
LA Cfdt sera très attentive aux résultats 2022 qu’annoncera prochainement l’entreprise car elle est toujours attachée à une juste répartition des bénéfices. Pour le moment le compte n’y est pas pour les salariés Michelin.
Laurent Bador Délégué Syndical Central Cfdt Michelin
Quelle déception ! Encore une perte de pouvoir d’achat a venir.
Donner 5 % à tous, ce n’est pas équitable, mais égalitaire. Je suis très étonné de cette erreur car ce sont 2 notions primordiales à maitriser sur ce type de sujet.
Pourquoi les syndicats ne mettent pas plus d’effort (en tout cas ce point n’est pas en visibilité) à négocier des primes beaucoup plus conséquentes (qui peuvent bénéficier des résultats positifs de l’entreprise au même titre que les actionnaires) plutôt que des AI (qui peuvent pénaliser l’entreprise dans la durée). L’augmentation des salaires a un impact direct aussi sur l’inflation, ce n’est pas le meilleur levier à mon sens pour se retrouver globalement dans une situation plus confortable à la fois pour les employés et pour l’entreprise. Cette pratique est d’ailleurs très bien utilisée dans beaucoup de grands groupes. L’augmentation de la MASA vs la réduction des SG&A et budgets des projets ne peut que engendrer une réduction des effectifs – les primes n’impactent pas la MASA il me semble.
Bonjour et merci pour vos réflexions. La Cfdt n’est pas opposée aux primes, Elle est d’ailleurs à l’initiative de la participation et l’intéressement chez Michelin. Nous avons aussi cette année poussé l’entreprise à verser la prime de partage de la valeur (alias prime Macron) , malheureusement pas au niveau que nous espérions. Mais hélas, les primes ne sont pas du salaire, elles ne ne permettent pas à nombre de nos collègues, au niveaux de rémunérations les plus modestes, de construire un budget dans la durée, de se projeter dans l’avenir. Ils ont ont besoin de stabilité pour vivre. D’autres part, les primes rentrent bien dans les SG&A de l’entreprise. Donc oui aux primes, mais en complément d’un niveau de salaire digne et cohérent.