Risque de harcèlement : Michelin et le monde ont changé…
La ligne éthique est un changement majeur de l’entreprise. Elle permet de signaler ou d’être signalé pour « des plaisanteries ou des commentaires qui affectent une personne et la mettent mal à l’aise », actes définis comme inappropriés mais dont la réalité peut-être compliquée à percevoir dans certains contextes.
Ainsi, nous avons récemment accompagné un salarié pour un entretien préalable à sanction, à la suite d’un signalement sur la ligne éthique. Des propos ou compliments maladroits de sa part, au moment de la pause-café, en groupe, à l’heure où l’on se détend, avaient généré un profond malaise chez une jeune collègue et déclenché la démarche.
Un quiproquo et deux visions opposées des choses ont donc suffi pour mettre deux personnes en grande difficulté psychologique : une jeune femme qui en est venue à demander une mutation et un homme, connu depuis 30 ans comme un collègue affable et bienveillant, ne comprenant pas ce qui lui arrivait et affrontant l’angoisse de la sanction.
La Cfdt a déjà eu l’occasion de le dire : l’entreprise doit faire davantage de sensibilisation et de formation des managers et équipiers au harcèlement sexuel et aux comportements sexistes. Les codes ont changé, certes mais il faut l’expliciter, le faire comprendre. Une culture ne se change pas en un jour.
D’autre part le service du personnel sait très probablement faire la part des choses mais la Cfdt regrette une fois de plus qu’aucun représentant des salariés ne soit associé dès le début d’une enquête éthique et que la démarche n’inclue pas une phase de médiation.
Nous vous invitons tous à la plus grande prudence dans vos propos et plus particulièrement avec les personnes dont vous ne possédez pas les codes d’âge, de culture, de milieu, même dans les moments dit de convivialité qui restent dans le milieu professionnel. Et si jamais, cela vous arrive, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un représentant de la Cfdt, cela vous aidera.
Chris Boyer, élu CSE