Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) : bien plus qu’une obligation légale…

|

La sortie du « baromètre RSE 2024 » (1) montre que l’obligation légale est le premier levier au développement de la RSE dans les grandes entreprises. Mais au-delà de l’aspect législatif, elle devient un enjeu majeur pour les entreprises tant pour leur image de marque que pour la compétitivité. Elle est même un élément d’attractivité important pour les jeunes.

La commission européenne définit la RSE comme « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ». Les thématiques centrales de la RSE sont définies dans la norme  ISO 26000, il s’agit de la gouvernance de l’organisation, des droits de l’homme, des relations et conditions de travail, de l’environnement, de la loyauté des pratiques, des questions relatives aux consommateurs, des communautés et du développement local. La loi PACTE du 22 mai 2019 a permis l’élaboration de dispositions nouvelles dans le code civil (article 1833 et 1835 du Code Civil).

                                                                                                    Selon le « baromètre RSE 2024 » (1), ces obligations légales sont le 1er moteur à la RSE pour les grandes entreprises, suivi par l’image de marque et la volonté de la direction.

Le décret BEGES (Bilan des Emissions de Gaz à Effet de Serre) oblige les entreprises de plus de 500 employés à réaliser un bilan carbone complet. Quant à la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), elle encadre les exigences de reporting sur 10 sujets de durabilité (voir notre article en date du 06/02/2024). Michelin est bien sûr concerné, il existe même un objectif partagé sur la mise en place du CSRD. Toutefois la CFDT rappelle qu’il ne faudrait pas enfermer le CSRD dans une logique de pur indicateur mais plutôt en faire un véritable levier de la transformation.

A contrario le principal frein à la RSE dans les grandes entreprises reste le manque de temps et d’équipes suivi par les difficultés à impliquer le management intermédiaire et par le manque de budget et la difficulté de mesurer l’impact.

Le baromètre 2024 met en évidence l’importance de la sensibilisation dans l’implication des équipes. 70% des grandes entreprises mettent en place aujourd’hui des actions récurrentes et structurées.

D’autant plus qu’un sondage effectué par Odoxa(2) montre que 73 % des actifs en Auvergne-Limousin considèrent que c’est un facteur important dans l’ attractivité des entreprises, les jeunes se sentant particulièrement concernés.

Ces notions de RSE sont, à présent, prises en compte en cas de recherche d’un travail. Une personne sur dix en ferait même une priorité.

Chez Michelin, la sensibilisation est bien lancée avec les formations aux différentes fresques (climat, biodiversité, numérique, atelier 2 tonnes…), le lancement du collectif OnePlanet, et la mise en avant du « P » de Planet dans la feuille de route officielle. La CFDT s’associe complètement à cette sensibilisation, ses élus sont formés et contribuent régulièrement à faire passer les messages sur la durabilité. Toutefois la sensibilisation n’est qu’un point de départ, toutes les parties prenantes doivent pouvoir s’impliquer de manière effective dans la politique RSE de l’entreprise. Nos élus demandent régulièrement une vraie prise en compte de l’environnement dans les CSE et n’ont pas de réponse structurée. Le « P » de Planet ne doit pas se transformer en greenwashing.

Sandrine Le Guilloux, élue CSE

 

Sources :

(1) Baromètre RSE 2024 de « Vendredi »et « Kantar », téléchargeable ici https://barometre-rse.org/

(2) Baromètre RSE 2024, territoire Auvergne Limousin de Odoxa

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *