Négociation handicap : des avancées concrètes intéressantes
Les négociations se sont achevées avec des propositions concrètes prenant en compte les revendications de la Cfdt sur notamment sur des jours de congé à disposition des salariés handicapés, une aide à la gestion de carrière en cas de difficulté, l’accompagnement des salariés licenciés pour inaptitude.
La troisième et dernière journée de négociation de l’accord handicap s’est terminée jeudi 30 novembre. L’entreprise a accepté des propositions de la Cfdt notamment sur le fait d’accorder 2 jours au lieu 1 par an aux personnes BOETH (Bénéficiaire de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés) pour pouvoir gérer une partie des problèmes liés aux handicap (dossier, suivi médical, appareillage et son évolution…). Certes certaines entreprises proposent jusqu’à 4 jours mais ces 2 jours de l’accord Michelin pourront être mis sur le CET et pris à discrétion du salarié sans justificatif, ce qui est un avantage réel.
L’entreprise propose également pour les salariés BOETH déclarés au moins cinq ans avant leur départ à la retraite, 3 jours de CET par mois de délai de prévenance à hauteur de 18 mois, pouvant donc déboucher sur 54 jours de congés de fin de carrière.
L’entreprise a également accédé à la revendication de la Cfdt permettant l’accès à l’aide d’un PDS (Partenaire de développement Spécialisé) en cas de difficulté de gestion de carrière liée au handicap. Les PDS ont démontré leur efficacité pendant la RCC 2021-23 pour aider au reclassement interne des personnes dont l’emploi était supprimé. Leur mission est reconduite notamment dans le cadre de la GEPP. Le projet d’accord devrait entériner une extension de leur périmètre d’intervention.
Concernant le recrutement, seule la Cfdt avait demandé une augmentation significative de l’effort de recrutement de 50% par rapport aux chiffres atteint entre 2020 et 2023. Même si la proposition finale de l’entreprise, mêlant CDI et CDD, n’est pas textuellement la nôtre, elle reprend l’effort global demandé. L’entreprise n’a pas encore répondu sur notre revendication d’une enquête sur la neutralité du recrutement après les stages et l’alternance par rapport au handicap, mais semble avoir entendu la question. Nous verrons à la relecture de l’accord proposé si ce point est retenu.
La Cfdt a également insisté sur le besoin de présence des différentes organisations syndicales dans les différentes commissions pour juger de l’efficacité de l’accord, pour éviter toute obstruction syndicale. Cette demande a été soutenue par la Cgt et Sud.
L’accompagnement des personnes licenciées pour inaptitude à tous postes, ne sont pas oubliées. Elles auront droit à un bilan de compétence, l’aide d’un cabinet d’outplacement avec si besoin de la formation et un suivi psychologique.
La proposition d’accord contiendra également des avancées sur la formation des salariés, des managers, des référents handicap, sur l’extension du réseau des ambassadeurs aux sites de productions, sur la communication, etc. Par rapport à l’accord précédent, il y a des avancées dans l’ensemble des champs de l’accord.
L’échange entre les organisations syndicales et l’entreprise a été clair et constructif parfois tendu car le sujet est délicat. Des demandes des partenaires sociaux ont été prises en compte, pas toutes. L’équipe de négociateurs de la Cfdt qui a été motrice sur cette négociation, a eu la sensation unanime d’être écoutée. En janvier, la section syndicale donnera sa position sur sa signature ou non de cette proposition d’accord digne d’être considérée avec sérieux.
Chris Boyer, négociateur pour la Cfdt