NAO Salaires : une négociation complexe
La NAO salaires 2022 s’ouvrait dans un contexte très nouveau avec une recrudescence brutale de l’inflation (2,8% en moyenne 2021, avec une tendance en forte hausse sur les derniers mois, et une forte incertitude sur son évolution en 2023).
La CFDT, fidèle à sa démarche d’action, est arrivée en négociation avec des propositions réalistes, équilibrées, et argumentées.
Elle avait 3 lignes guides principales :
- Assurer une augmentation salariale pour tous supérieure à l’inflation, avec un effort particulier pour les bas salaires : les hausses de prix concernent très majoritairement des secteurs, comme l’énergie, qui sont des dépenses contraintes quel que soit le niveau de revenu. Ce qui est un problème de perte de pouvoir d’achat pour certains est un problème subsistance pour les plus bas salaires.
- Otenir que l’entreprise répercute dans sa politique d’augmentation le bon résultat attendu de Michelin (information à venir mi février) déjà anticipé dans le cours de l’action (en hausse de 20% depuis début décembre).
- Obtenir un engagement de l’entreprise à se remettre autour de la table si l’inflation continue à grimper (aux USA, l’inflation est à 7 %).
Le résultat de la négociation ne satisfait qu’une partie des revendications de la CFDT :
Souvenons-nous néanmoins que :
- 3,75 % de 25 000 € représente 940 euros soit environ 80 euros de plus par mois
- 3, 75 % de 30 000 € représente 1125 euros soit environ 95 euros de plus par mois
- 3, 1 % de 40 000 € représente 1240 euros soit environ 103 euros de plus par mois
- 2,4% de 55 000 € représente 1320 euros soit environ 110 euros de plus par mois
- 2,4 % de 90 000 € représente 2160 euros soit environ 180 euros de plus par mois
La Cfdt se souvient de ce besoin de justice sociale, souhaité par tant de salariés et de citoyens, que devait amener le nouveau monde d’après le Covid.
La CFDT note que la politique salariale de l’entreprise est très marquée par le besoin d’assurer son attractivité : les efforts sont ciblés vers les domaines où elle est le plus en difficulté : difficultés de staffing du personnel agent en particulier dans l’industrie, attractivité des rémunérations chez les collaborateurs et cadres dont le salaire est inférieur à la médiane marché de leur NRI. L’entreprise a choisi d’appliquer cette ligne guide au prix d’une augmentation inférieure à l’inflation pour les collaborateurs et cadres dont le salaire est proche ou supérieur à la médiane marché : elle avait pourtant largement les moyens d’assurer le maintien du pouvoir d’achat pour tous. Mais le contexte de forte réduction des effectifs dans le tertiaire a probablement influé sur le choix.
La CFDT s’est appuyée sur une méthode de négociation solide et sur son engagement envers tous les salariés . Le syndicalisme catégoriel a encore malheureusement montré ses limites. Il a eu un impact négatif pour la catégorie Cadre en 2022 comme en 2021 . Il est nécessaire de revenir à une négociation et à une coconstruction qui permettent de revaloriser cette catégorie et de répondre favorablement aux salariés .
La CFDT poursuivra le dialogue constructif avec l’entreprise et la challengera, après publication des résultats de l’exercice 2021, pour obtenir que les salariés en tirent également bénéfice. La CFDT suivra également attentivement l’évolution de l’inflation pour, si la situation le justifie, demander une reprise de la négociation.
La CFDT va maintenant consulter ses adhérents pour décider si elle appose ou non sa signature à la proposition de l’entreprise.
L’équipe de négociation Cfdt