Management à la française : une remise en cause s’impose
Le 16 décembre, le journal le monde publiait un article : « L’angle mort des débats sur les déficits publics, c’est l’anachronisme du management à la française ». Michelin est certes sur le chemin de la réforme avec ICARE, sa préconisation du doute et de la liberté d’expression (ou « safe place ») mais l’intérêt et les enjeux sont-ils bien pris en compte?
Le management à la Française est basé sur la soumission humaine, à rebours des principes de personnalisation du travail, de dialogue professionnel horizontal et de négociation sociale. Il engendre une insatisfaction chronique au travail, source d’énormes pertes de valeur ajoutée. Mais ces pertes sont occultées par les comptabilités traditionnelles, d’où leur appellation de « coûts cachés ». Cette culture de la verticalité et son coût sont patents dans le fonctionnement même des institutions de la République.
Les sources du « Monde » estiment ce cout caché à au minimum 20 000 euros par personne et par an, en absentéisme au travail, accidents du travail, rotation du personnel, défauts de qualité et d’innovation et en écarts de productivité directe. Or 35% de cette somme serait facilement récupérable dans un délai court, soit 7 000 € par an. Une telle manne permettrait de remonter le PIB de près de 200 Milliards d’euros grâce à une transition managériale menée à grande échelle. Cela résoudrait l’équation économique compliquée du gouvernement, sans augmentation d’impôts ni diminution de prestations sociales. A l’inverse nous pouvons mesurer le coût d’un management outrancièrement vertical avec la hausse du poids de la dette…
Une réduction des SG&A contre-productive...
Dans notre entreprise, nous constatons encore trop souvent de managements inadaptés, trop verticaux, parfois punitifs. Sa comptabilité ne montre que les seuls « coûts performances » directs mais pas les « couts contre-performances » cachés. C’est ce qui induit des programmes d’économie de SG&A jusqu’au-boutistes, avec des à-coups, qui se révèlent à terme très couteux et qui mettent des activités stratégiques en danger.
La Cfdt souscrit à une une logique alternative d’investissements portants sur les conditions de travail, l’organisation du travail, la gestion du temps, la communication et le sens au travail, la formation professionnelle, les rémunérations et les carrières. C’est ainsi que la qualité du management s’améliorera, avec les efforts concertés de tous, pour le bien aussi de l'entreprise.
Chris Boyer, élu CSE Clermont et CSEC