Diversité : des progrès sur le long terme
L’entreprise a présenté les résultats de l’étude INED (Institut national des études démographiques) avec un recul sur 10 ans. Les écarts de rémunération entre hommes et femmes ont été presque complètement comblés mais des différences dans les évolutions de carrières subsistent.
A la Cfdt, on s’intéresse à l’égalité homme femme de longue date ; les premiers quotas dans nos instances nationales datent de 1982. Aussi avions-nous saisi Michelin sur le sujet de la rémunération dès 2006. Un travail de fond a permis d’arriver en 2022 à un écart salarial hommes/femmes nul chez les agents, autour de 1% chez les cadres et même de +1.7% en faveur des femmes chez les collaborateurs.
Dans cette dernière population, la Cfdt a relevé un paradoxe qu’elle a demandé à l’entreprise d’expliciter. En effet, les collaborateurs étaient la catégorie la plus féminisée il y a 10 ans à 29% mais ce taux a baissé, inversement aux autres populations cadres et agents, pour atteindre 22%.
Quant aux promotions, la situation est plus contrastée. Selon les données brutes, les femmes semblent avoir une probabilité d’être promues supérieure aux hommes. Mais quand on corrige les effets d’âge et de NRI, les hommes conservent une probabilité plus élevée d’environ 10% d’avoir une promotion – sauf chez les collaborateurs. Cette différence, certes en recul, reste néanmoins significative. Si l’application mécanique de la grille des salaires en fonction des NRI a permis de réduire très fortement voire annuler l’écart des salaires, il reste donc encore des freins à lever pour un traitement égalitaire des hommes et des femmes dans l’entreprise.
Pour la Cfdt, le congé paternité est un des axes de progrès possible vers l’égalité homme femme. L’entreprise peut mieux faire en termes de durée, de communication voire d’incitation des pères à prendre effectivement ces jours. Pris en même temps que le congé maternité de leur conjointe, le congé paternité a un effet positif sur la santé des mères, réduit leur absentéisme ultérieur et préserve leur capacité de travail…. S’engager pour la parité, c’est aussi prendre conscience que le partage des tâches, de soins, d’éducation est important.
Chris Boyer, Suppléant au CSE de Clermont-Ferrand