Comment le Smic colle aux basques de plus en plus de salariés   

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En deux ans en France, le nombre de salariés payés au Smic a augmenté de 50%. Notamment dans la branche du Caoutchouc

Les jeunes embauchés chez Michelin, plus particulièrement dans les unités de production, ont beaucoup de mal à se désengluer du salaire minimum, même après quelques années d’ancienneté. Ils ont ainsi l’impression d’un manque de considération du travail fourni et de la progression de leurs compétences.   

Cette réalité est due, d’une part à l’indexation du Smic sur une inflation élevée et à des augmentations insuffisantes pour les agents et collaborateurs d’autre part.  

C’est d’autant plus exaspérant que plusieurs sites ont des problèmes de recrutement ou de maitrise du turnover liés à ce triptyque que l’entreprise ne se donne pas les moyens de résoudre : salaires peu attractifs, horaires exigeants et conditions de travail difficiles.   

En France 17 % des salariés du secteur privé sont aujourd’hui payés au salaire minimum, contre 12 % début 2021. Malgré les alertes et propositions de la Cfdt comme d’autres syndicats, rien ne bouge. Ni au niveau gouvernemental ni à celui de la Chambre patronale du Caoutchouc – qui ose présenter comme un effort démesuré un salaire de base à 0.73% au-dessus du Smic….  

Michelin, ô combien influent dans la branche du Caoutchouc, préfère aussi privilégier ses actionnaires.   

Gouvernement et entreprises arguent du fait que les bas salaires ont été augmentés. Mais en réalité, ces populations ont vu leurs niveaux de vie baisser.  Les coûts des biens alimentaires ont en effet bien plus augmenté que d’autres. Comme les pneus par exemple ! Michelin sait augmenter ses prix de vente mais n’en fait pas bénéficier ses salariés, malgré ses beaux discours sur son engagement People.      

Selon certains économistes, la seule façon d’éviter une démotivation des salariés serait de les faire monter en compétence. Mais chez Michelin, cela répond plus à une logique de progrès continu que d’une réelle promotion des salariés. Une manière de gagner du temps pour l’organisation, (il faut que tu progresses encore sur ce point) plus qu’un contrat réel (je progresse là-dessus, j’ai une reconnaissance de cette progression).       

A l’heure où l’entreprise investit dans « Je suis Michelin » pour recréer un sens de l’engagement, force historique de l’entreprise, il est temps de mettre du concret pour redonner confiance à tous les salariés dans l’entreprise. Michelin doit montrer qu’être Michelin a un intérêt aussi pour le salarié lui-même. Avec les NAO, Michelin en a l’occasion. La Cfdt est là pour l’y motiver ! 

Lire aussi : https://www.cfdtmichelin.com/negociation-salaires-michelin-2024-les-revendications-de-la-cfdt-n/ 

Chris Boyer, élu suppléant du CSE de Clermont-Ferrand

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