Planter des arbres contre le réchauffement climatique : pas une solution miracle !
Il est bien connu que les forêts, comme les océans, sont des puits de carbones naturels. La reforestation serait donc le remède au réchauffement climatique ? l’idée est à la mode mais révèle bien des limites.
Une limite géographique…
On estime qu’un arbre peut stocker environ 25Kg de Co2 par an dans de bonnes conditions. Pour compenser les 40 à 45 milliards de tonnes de CO2 que nous émettons en excédent, il faudrait donc planter 1500 milliards d’arbres, soit presque un milliard d’hectares de forêts, l’équivalent de la superficie des États-Unis…
Une efficacité non garantie
Planter n’importe quel arbre n’importe où et n’importe comment ne permet pas d’absorber du CO2 en grandes quantités de façon durable. Pour assurer une bonne croissance des arbres, et leur permettre de s’adapter aux forêts existantes, il faut choisir des espèces adaptées aux sols et conditions climatiques et les diversifier. Les plantations doivent être faites et entretenues en concertation avec les populations locales pour qu’elles soient pérennes.
Sans toutes ces précautions, un écosystème peut même être complètement déstabilisé : réduction de circulation d’eau souterraine, augmentation des feux de forêt…et donc mise en péril de la faune et la flore.
Des effets pervers …
La plantation d’arbres ne doit pas être une excuse pour nous permettre de polluer autant, pour ne pas réduire nos émissions de CO2 et pour ne pas modifier nos modes de vie. Les rapports du GIEC sont très clairs : pour atténuer le changement climatique, il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre ET augmenter les capacités de séquestration de carbone.
La concertation et transparence des projets de reforestation sont clés ; elles font aujourd’hui cruellement défaut, à l’image de la communication en la matière de certaines grandes entreprises des secteurs de l’énergie et de l’aéronautique dont le bilan carbone ne fait que s’alourdir.
C’est aussi vrai dans le groupe Michelin avec une plantation annoncée chez IMECA sans concertation ni partage des détails avec les élus.
La responsabilité des entreprises, des associations, des organisations syndicales, n’est donc pas de planter des arbres mais de s’assurer que les projets mis en place soient cohérents, détaillés, suivis sur le long terme, et contribuent réellement à une politique ambitieuse de réduction de leur impact environnemental et de transformation de leur modèle.
Chacun de nous, en tant que citoyen, a aussi un rôle à jouer : quand on nous propose de planter un arbre pour compenser l’emprunte carbone de notre voyage en avion ou l’achat d’un tee-shirt mieux vaut y regarder de plus près…
Sandrine Le Guilloux élue CSE CFDT
Bonjour,
Je peux comprendre que planter des arbres ne soient pas forcement la solution miracle, mais c’est une petite pierre pour contribuer si personnes ne fait rien nous subirons le changement climatique….néanmoins je me pose une question est ce qu’un CSE qui finance des voyages à New-york pour 5 jours à un impact positif pour le climat….Je vais vous donner un indice, le voyage A/R en avion à New-york correspond à un an d’émission de CO2 pour le chauffage d’une famille de 4 personnes….édifiant non !!
Bonjour Alexandre
Ce que dit l’article c’est que planter des arbres est une partie de la solution quand c’est fait correctement mais qu’il ne faut pas laisser s’installer les effets pervers qui pourraient en découler. C’est intéressant de les connaitre car ce n’est pas intuitif si on ne se renseigne pas sur le sujet. Quant à l’opposition que vous voyez, nous pensons à la Cfdt qu’il est possible, à condition de travailler tous ensemble de façon constructive, de vivre une écologie qui soit aussi solidaire et sociale.
Sandrine Le Guilloux