Pour la Recherche, les 40% de matériaux durables en 2030 dans le pneumatique sont accessibles
La direction de la Recherche est venue au CSEC montrer aux élus la cohérence des plans de recherche avec les annonces de l’entreprise sur les objectifs stratégiques et notamment sur l’utilisation des matériaux durables dans le pneumatique.
Il est clair que dans ces domaines, toutes les entreprises font des annonces impressionnantes. Michelin n’est pas en reste quand l’entreprise affirme qu’en 2050, les pneumatiques Michelin seront 100% en matériaux durables. 2050, c’est loin et compte tenu de l’instabilité du monde, s’engager sur un objectif à si long terme, paraît plus un exercice de communication qu’un réel engagement. Néanmoins l’entreprise s’est fixé un objectif intermédiaire à 2030 de 40% qui paraît lui-aussi ambitieux à une échéance de temps plus vérifiable.
Sans cacher l’ambition de l’objectif, la direction a présenté l’ensemble des projets avec des investissements – sans toutefois donner les montants qui restent confidentiels – pour atteindre cet objectif.
La proportion des différentes matières premières utilisées par le groupe est confidentielle et la direction s’est référée aux chiffres moyens publics de l’industrie du pneumatique. Avec déjà l’utilisation du caoutchouc naturel, matériau durable, à près de 18%, l’entreprise ne part pas de zéro.
Les caoutchoucs synthétiques représentent en moyenne 25% pour l’industrie. L’entreprise a l’objectif de rendre durable une bonne part de ce caoutchouc synthétique durable avec d’une part le projet biobutterfly qui a pour ambition la production de butadiène biosourcé (un prototype est en cours de construction à Bassens) et d’autre part le projet pyrowawe pour la fabrication de styrène recyclé. Pour les renforts textiles qui représentent 4% du total en moyenne, l’entreprise a démontré la viabilité pour le pneumatique du procédé de recyclage du PET de Carbios (startup implantée à CTX). Michelin a également l’ambition d’utiliser du noir de carbone recyclé par pyrolyse. La direction n’a pas mis l’accent sur le recyclage du métal car l’utilisation en pneumatique demande des aciers de haute ténacité, mais de nombreux projets sont en cours aussi dans ce domaine.
Sans vendre la peau de l’ours, la direction qui se dit, et c’est probablement le meilleur des aiguillons, challengée par les investisseurs qui veulent savoir si l’entreprise a un plan compatible avec la crise écologique en cours, a présenté un plan qui nous a semblé cohérent et complet sur les différentes matières premières. La Cfdt se réjouit par ailleurs que nombre de prototypes soient installés en France.
Vu notre besoin d’indépendance géostratégique, la Cfdt demande également que l’entreprise ne se contente pas de faire de la recherche en France, mais investisse également dans l’outil de production industriel.
Chris Boyer, élu suppléant du CSEC