Représentants de proximité…trop négligés
Les représentants de proximité devraient jouer un rôle crucial dans la prise en compte des préoccupations des employés au sein de l'entreprise. Force est de constater qu’ils n’ont pu prendre une place notable chez Michelin.
Le rôle de représentant de proximité a été défini par les ordonnances Macron du 22 septembre 2017. La création de cette mission avait pour but de maintenir un lien étroit entre les élus et le terrain. Et ce dans le contexte de la mise en place du Comité Social et Economique (CSE) qui a fusionné et centralisé toutes les anciennes instances représentatives du personnel (CE, CHSCT, DP).
Les représentants de proximité (RP) sont désignés par les membres du CSE pour la durée de la mandature (4 ans). A Clermont, ils sont au nombre de 48, répartis sur les 6 sites de l’Etablissement, incluant les commerciaux nomades. 15 d’entre eux font partie de la Cfdt.
Ils disposent de 12 heures par mois – environ 5% de leur temps de travail – pour rencontrer les salariés, capter leurs besoins, questions, demandes, difficultés, risques. Ils utilisent un outil informatique spécifique pour formaliser, prioriser, et orienter les questions vers les bons interlocuteurs. Ils peuvent prendre en compte tous types de problématiques individuelles ou collectives : relations interpersonnelles, conditions de travail, sécurité, risques psycho-sociaux ….
Un impact anecdotique
Mais après 6 ans d’existence chez Michelin, le constat est amer.
On ne compte pas plus de 19 questions enregistrées pour toute l’année 2024 sur l’ensemble des sites Clermontois. Même au pays des Bisounours, c’est trop peu !
Plusieurs raisons peuvent expliquer une telle inefficacité ou démotivation :
- Absence de soutien de la direction : le rôle des RP n’est que peu valorisé auprès des salariés et encore moins auprès de leurs managers. Ils/elles sont souvent submergés par les tâches opérationnelles de leur poste.
- Manque de clarté et de formation : les RP ne reçoivent pas de formation adéquate pour assurer pleinement leurs rôles et responsabilités.
- Faible efficacité du traitement des problèmes : nombre de questions ne reçoivent pas de réponse, ou du moins de réponse constructive et efficace.
Le risque est fort de voir le dialogue social s’appauvrir si une communication de qualité n’est pas pleinement rétablie entre la direction et les salariés, via leurs représentants. La Cfdt demande une action forte de l’entreprise pour former, promouvoir et valoriser les représentants de proximité. Elle doit aussi soutenir le réseau des RP en mettant en place et animant des groupes de suivi et d’échange.
Les correspondants de terrain sont au cœur des préoccupations des salariés. Leur mission est essentielle pour l’amélioration que la qualité de vie au travail des salariés. La Cfdt, dont les valeurs fondatrices sont le respect, la solidarité et l’émancipation se battra pour leur donner un second souffle.
Sébastien Dufay, élu CSE Clermont
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